1. |
A l'école
03:20
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Elle a appris à lire, à compter, à écrire
Elle a appris à rire, à pleurer sans rien dire
On l’empêche de dormir, on l’empêche de courir
Elle construit son avenir en brute ou en martyr
Elle sait pas quoi choisir pour le meilleur et pour le pire
Elle a appris à souffrir, elle a appris à fuir
Il faut bien la punir, lui apprendre à obéir
Il faut la convertir, en faire une poupée de cire
Elle a envie d’apprendre, elle a soif de savoir
Elle veut tout comprendre du monde qui l’entoure
On parle peu de ses droits, surtout de ses devoirs
Car les luttes et les lois se recréent dans la cour
Elle rentre pas dans le rang, c’est tellement contraignant
Etre aimée des enseignants et la meuf cool en même temps
La pression des parents, les profs incompétents
La violence des enfants, les propos humiliants
Elle continue pourtant, et chaque jour elle apprend
De nouveaux sentiments, de nouveaux châtiments
Elle se demande souvent si en grandissant
Elle pourra vraiment être la femme qu’on attend
Elle a appris à être ce qu’on attendait d’elle
Elle n’a pas appris à exploiter son potentiel
Elle a appris les maths le français et l’histoire
Elle n’a pas appris que c’est en elle qu’elle doit croire
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2. |
Rejoins les Rangs
03:20
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D’abord elle a aimé
Le look et la musique
L’impression de liberté parce qu’on emmerde les flics
Elle a vraiment apprécié
Ces rebelles romantiques
L’impression d’amitié parce qu’on emmerde le fric
Elle a aussi kiffé
Ces soirées anarchiques
L’impression de planer et le vin rouge en brique
Ce qui l’a attirée
Chez les enfants Panik
C’est l’impression d’intégrer une tribu unique
Elle a rejoint les rangs
Des punks finalement
Elle rejoint les rangs
Des punks pour un temps
Mais la solidarité
Tu sais où elle s’arrête ?
Au supermarché quand faut payer les canettes
Elle a tout donné
Elle a récolté les miettes
Elle a connu des cramés qu’ont pas connu Minor Threat
Elle s’est détachée
De ses amis à crête
Quand elle a enterré son pote un lendemain de fête
Alors elle s’est rangée
A cru tomber amoureuse
Elle s’est même mariée, a fait semblant d’être heureuse
Elle a été embauchée
Est devenue vendeuse
Dans une bonne société, elle s’est sentie chanceuse
De ses jeunes années
Elle est parfois rêveuse
Elle garde les idées, quelques photos précieuses
Elle a rejoint les rangs
Des autres finalement
Elle a rejoint les rangs
Qui sait pour combien de temps ?
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3. |
Travail, Famille, Ennui
03:03
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Et passent les années
Entre boulot et famille
Entre bagnole et télé
Et les sorties en ville
Les crédits à payer
Les soirées entre filles
Dans cette médiocrité
Ses rêves elle les oublie
Elle est contente d’habiter
Dans un quartier tranquille
Elle arrête de fumer
Et elle va à la gym
Sa patronne la faite chier
Son mari part en vrille
Les classes moyennes quel pied
Quand on est mou et docile
Travail, Famille, Ennui
Elle se lève pour tenir
Tous les jours c’est plus dur
Et qui pourrait bâtir
Un autre futur ?
Les gosses faut les nourrir
Et payer les factures
Elle s’inquiète pour l’avenir
En vidant ses ordures
Ses semaines de 35h
Ses tâches domestiques
Est-ce cela le bonheur ?
La vraie réussite ?
Elle pense à ses erreurs
A son rang économique
Parfois elle a si peur
Elle voudrait prendre la fuite
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4. |
Par son Propre Mari
02:22
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Ca faisait plusieurs nuits
Qu’il était relou au lit
Elle s’endormait pourtant
En refusant gentiment
Elle avait bien compris
Qu’elle voulait plus de lui
Mais au bout d’un moment
Il n’a plus cherché le consentement
Même au plumard, chacun son rang
Par son propre mari
Elle se sentait honteuse
Elle se trouvait hideuse
Il a fallu du temps
Pour qu’elle comprenne vraiment
Elle est restée ainsi
Devant son mari
Prostrée, pâle, apeurée
Sale et seule abusée
Par son propre mari
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5. |
Burn Out
03:00
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Tous les jours au boulot
Le réveil sonne trop tôt
La patronne sur le dos
Le sourire démago
60h par semaine
Mais ça ne suffit pas
Alors elle prend sur elle
Et fait le boulot pour trois
On joue sur sa conscience
Elle est irremplaçable
Mais sa seule récompense
C’est les horaires de malade
Elle croit qu'en cas d'absence
Les choses tourneront mal
Même pendant les vacances
Sa tête est au travail
Burn Out
Elle est toujours fatiguée
Prend des médicaments
N’est jamais reposée
En stress permanent
Un rien la fait pleurer
Et elle crie souvent
Impossible d’arrêter
Prisonnière de ses rangs
De cette spirale morbide
On ne se sort jamais
Elle a si peur du vide
Quand elle pense à l’après
Elle sombre dans la déprime
Elle augmente les cachets
Le travail est un crime
Et c’est un crime parfait
Burn Out
Un matin au réveil
Elle n’a pas pu se lever
Mal des doigts aux orteils
Mal de la tête aux pieds
En manque de sommeil
Et envie de gerber
En manque de soleil
Et envie de crever
Son travail lui a pris
Toute son énergie
Lui a volé sa vie
A ruiné ses envies
Elle a touché le fond
A cause des pressions
Pour un putain de patron
Elle n’a pas su dire non
Burn Out
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6. |
Combattre pour Exister
03:55
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Elle a voulu aider les autres
Elle a trouvé le salut dans la lutte
La voilà qui marche la tête haute
Elle a su se relever après ses chutes
Au premier rang de toutes les manifs
Contre le racisme, le patriarcat
Contre le pouvoir et contre les riches
Elle trouve enfin du sens dans ses combats
C’est en combattant qu’on existera
C’est en militant qu’on vivra
Elle chante aujourd’hui en solidarité
Jamais elle ne fuit face aux policiers
Elle apporte son aide aux réfugiés
Elle va aux réunions, aux assemblées
Elle se consacre maintenant à l’essentiel
Ses amis, sa famille, ses camarades
Elle a laissé tomber le superficiel
Les heures supplémentaires, le plan épargne
Elle le sait, la précarité tue
Contre le chômage, grève générale !
Vive la sociale, vive la sécu
Jusqu’à la victoire c’est la lutte finale
Elle est plus chaude, plus chaude que le climat
Elle veut la PMA pour avorter
Et fuck les bigots, c’est mon corps c’est mon choix
Il faut nous écouter ou alors ça va péter !
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7. |
Amer Constat
04:23
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Les années avançant, arrive l’heure du bilan
Avant le dernier rang, avant l’enterrement
Y a plein de moments, de petits instants chouettes
Quelques accomplissements, de belles choses qu’elle a faites
Tous ces gens rencontrés, sont venus sont passés
Tous ceux qui l’ont touchée, au propre au figuré
Elle est privilégiée, elle n’a pas à se plaindre
Elle est aussi piégée dans une société de dingues
Elle charrie dans ses rides tellement de secrets
Et dans son regard vide, tellement de regrets
Y a tant de souvenirs qui lui font penser
A ce qu’elle a fait de pire, qu’elle voudrait oublier
Elle pleure parfois encore sans trop savoir pourquoi
Elle purge ses douleurs, ses maux d’autrefois
Elle aurait bien aimé faire plus de voyages
Elle aurait pensé être heureuse à son âge
Et puis il y a tout le reste, le monde qui l’entoure
Sur cette putain de planète où tout le monde crie « au secours »
Et ses proches, ses amis, que serait-elle sans eux ?
Ils la maintiennent en vie, elle veut les voir heureux
Comment se satisfaire de cette triste existence
Quand le monde et son tiers crèvent dans l’indifférence ?
Les yeux dans l’horizon elle dresse un amer constat
Ni trop mauvais ni bon, enfin c’est la vie, c’est comme ça…
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Quoi Encore Saint étienne, France
Punk/Oi One man band.
No bragging, no ambition. Just things to say and time to kill...
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